Infanticide en wagon

Publié le par jpdev

Enfant trouvé mort dans un wagon

Hier soir, à l'arrivée à Saincaize du train de Bourges, les employés chargés de la vérification des wagons ont trouvé, sous une banquette d'un compartiment de 3ème classe, le cadavre d'un enfant du sexe féminin. Le parquet, accompagné de M. le docteur SUBERT, s'est transporté sur les lieux pour commencer l'enquête. Le médecin a reconnu que l'enfant abandonné était âgé de quelques jours et ne portait aucune trace de violence. On suppose que c'est un enfant des hospices de Paris mort en route et abandonné par sa nourrice.

Le Journal de la Nièvre – 25/01/1882

Nous avons parlé dans un de nos précédents numéros de la découverte à la gare de Saincaize, dans un wagon de 3ème classe, du cadavre d'un enfant dont jusqu'à présent l'identité n'a pu être constatée. Le parquet de Nevers continue ses recherches, ainsi que nous l'apprend la note suivante, adressée par M. Léon HENRIET, juge d'instruction à Nevers, à M. CLEMENT, commissaire aux délégations judiciaires à Paris.

«  Le 25 janvier, à 10 heures 15 du soir, on a trouvé à Saincaize, après l'arrivée du train n°9 (Paris-Orléans), sous une banquette du wagon de 3ème classe n°14440, le cadavre d'un enfant âgé d'environ 15 jours, du sexe féminin, parfaitement constitué, enveloppé d'un drap de toile marqué d'une croix en fil rouge et d'un linge de laine blanche.

Il était vêtu d'une brassière d'indienne commune brune à petits carreaux blancs, d'une chemise d'étoffe neuve, trop grande pour lui. Le cou et la poitrine étaient recouverts d'un fichu d'étoffe blanche bordé d'une dentelle grossière. La tête était coiffée d'un petit bonnet de piqué blanc, la face cachée par un foulard de soie à dessins variés et par un mouchoir de toile à raies rouges et blanches marqué J.Q.

Le cadavre ne porte aucune trace de violences, mais l'autopsie a établi que la mort est due à l'asphyxie obtenue au moyen d'un obstacle s'opposant à l'entrée de l'air dans les poumons, probablement les linges placés sur la face.

L'enfant aurait absorbé du lait quelques heures avant sa mort.

Procéder à toutes recherches et investigations utiles pour retrouver l'auteur de ce crime, établir l'identité de l'enfant, vérifier si la victime n'aurait pas été confiée à une nourrice, soit par un hospice, soit par toute autre personne.

Prescrire des recherches dans les gares d'arrêt du train n°9 P.-O. et des trains correspondants. Nous prévenir en cas d'indices suffisants. »

Le Journal de la Nièvre – 22/02/1882

Nous avons annoncé il y a quelques jours que le cadavre d'un enfant nouveau-né du sexe féminin avait été trouvé à la gare de Saincaize sous la banquette d'un compartiment de 3ème classe. Nous nous demandions déjà si cet enfant n'était pas celui d'une soeur bleue (voir l'ex-Républiquede Nevers), lorsque nous apprenons les résultats de l'enquête à laquelle s'est livré le parquet. Il paraîtrait que cette mort devrait être attribuée à un crime et qu'on en connaîtrait l'auteur. La perquisition opérée au domicile d'une fille de Moulins-sur-Yèvre, dont la présence dans le compartiment en question serait, assure t-on, établie, aurait amené la découverte de linges portant la même marque que ceux qui enveloppaient l'enfant.
Le Journal de la Nièvre – 01/03/1882

Publié dans Crimes-Assassinats

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