Assises 2ème session 1899

Publié le par jpdev

Aujourd'hui, à midi, s'est ouvert, à Nevers, le 2ème session des assises de la Nièvre, sous la présidence de M. BUSSIERE, conseiller à la cour de Bourges :
L'accusé est un nommé Edouard STRAUSS, âgé de 31 ans, né à Lyon, employé de commerce, sans domicile fixe, prévenu de vol qualifié.
Le 15 mars 1899, entre 1 heure et 2 heures de l'après-midi, STRAUSS s'est introduit, en escaladant une fenêtre, après avoir brisé un carreau pour faire jouer l'espagnolette, dans une maison isolée située à Moiry, commune de St-Parize-le-Châtel, et habitée par les époux HENRY. Après avoir fracturé une armoire qu'il fouilla minutieusement ainsi que les autres meubles de l'appartement, il s'empara d'un porte-monnaie contenant 14 fr.05, d'une montre en argent avec sa chaîne, d'une brosse et de différents objets d'habillement puis s'enfuit sans être aperçu.
Vers 2 heures et demi, la femme HENRY, étant rentrée chez elle, constata le vol commis à son préjudice; elle prévint aussitôt son mari qui se mit à la poursuite du malfaiteur et l'arrêta bientôt nanti des objets soustraits, à l'exception toutefois de la somme d'argent qui n'a pu être retrouvée.
STRAUSS, après avoir nié pendant quelque temps, a avoué être l'auteur du vol; cependant, il ne reconnait pas s'être emparé de l'argent.
L'accusé est un repris de justice dangereux; il a été signalé comme anarchiste militant et, comme tel, a été soumis à une surveillance particulière.
Il a déjà subi 7 condamnations dont 2 pour vol, l'une à 6 mois de prison, prononcée par le tribunal de la Seine en 1892, l'autre à 5 ans de prison, prononcée par la cour de Lyon en 1894.
5 témoins ont été entendus. Ils s'accordent à dire que, lors de son arrestation, STRAUSS les menaça. M. DELANGE, procureur de la République, a soutenu l'accusation.
Me Paul MEUNIER, avocat a défendu STRAUSS, qui a été condamné à 8 ans de travaux forcés.

Le Journal de la Nièvre - 16 mai 1899



Le 2ème session des assises de la Nièvre a été close aujourd'hui par la comparution de la nommée Jeanne Eugénie MICHON, originaire de Blet (Cher), âgée de 20 ans, domestique à Nevers, accusée d'infanticide.
Le crime a été commis le 18 février dernier, alors que la fille MICHON était domestique chez les les époux R..., restaurateur, rue des Boucheries.
M. le substitut BASTIDE occupait le siège du ministère public.
Le défense de l'accusée a été présentée par Me REGNAULT, du barreau de Nevers.
Eugénie MICHON a été condamnée à 5 ans de travaux forcés.

Le Journal de la Nièvre - 17 mai 1899

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